L’organisateur du débat

Dominique Bussereau, alors député de Charente-Maritime, a eut la belle idée de créer le club des Parlementaires qui, très vite, regroupa plus de soixante députés et sénateurs, et quelques personnalités extérieures, comme l’ambassadeur de Belgique ! Le rencontrant pour évoquer ensemble diverses idées d’animation, je lui suggérai celle d’organiser un débat sur le thème de “Tintin est-il de droite ou de gauche” Le 3 février 1999, nous ne nous attendions pas à faire salle comble, sous l’objectif des caméras de trente télévisions venues des cinq continents ! Certains collègues de nos députés tintinophiles, planchant sur des sujets plus austères, auraient pu en prendre ombrage ! Heureusement, l’humour est une valeur assez bien partagée sur les bancs de l’hémicycle…

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Pourquoi des députés, élus républicains apparemment en charge de responsabilités sérieuses sinon graves, ont-ils adhéré en 1996 au “Club des Parlementaires Tintinophiles” ? Et pourquoi après une dissolution aux effets vigoureux, les rescapés et beaucoup de nouveaux élus ont-ils dès 1997 récidivé ? Cette constance dans une forme d’irrévérence tient à deux raisons.

L’une, accessoire, est la volonté de nombreux élus de la République – qui se sont tous beaucoup battis et ont su faire les sacrifices nécessaires pour obtenir la confiance de leurs concitoyens – de manifester un certain recul vis-à-vis du conformisme et de la pensée unique comportementale. L’autre, plus essentielle à mes yeux, est leur affection cultivée depuis l’enfance pour un jeune homme sympathique, chaleureux, généreux, drôle, du nom de Tintin.

De 7 à 47 ans (mon âge au moment où j’écris ces lignes) Tintin a été un fidèle compagnon : enfant, dans la bibliothèque où travaillait ma mère, il me faisait voyager à travers un vaste monde que la société d’alors ne me permettait guère de découvrir. Aujourd’hui encore, à l’image de ce que ressentent mes filles Diane et Constance, Tintin me fait sourire, rire, et toujours rêver.

Aussi, le Club des Parlementaires tintinophiles a-t-il voulu honorer les 70 ans de notre ami Tintin par une manifestation de chaleureuse sympathie, sous la forme d’un immense clin d’oeil, et au sein d’une assemblée habituée à cet éternel – et peut-être fallacieux – clivage. Nous avons donc retenu l’idée d’un débat sur un thème volontairement provocateur “Tintin est-il de droite ou de gauche” ?

Je salue l’humour et le talent avec lequel quatre parmi mes plus sympathiques collègues, Jean-Marie Bockel, Yann Gallut, Didier Quentin et André Santini, ont fait assaut d’éloquence. (Ainsi que) Thomas Sertillanges et son brillant savoir tintinophile, et quelques-uns de ses amis, dont Jacques Langlois.

Dominique Bussereau

Député de Charente-Maritime, Président du Club des Parlementaires tintinophiles.

NdR : Dominique Bussereau est aujourd’hui (septembre 2006) ministre de l’Agriculture et de la Pêche.

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